PRESSE

Des ONG "inquiètes" du sort des journalistes en Moldavie

BUCAREST - Le Club roumain de la presse (CRP) et plusieurs associations défendant la liberté d'expression se sont déclarés "inquiets", vendredi, du sort des journalistes roumains en Moldavie, dont plusieurs ont été interpellés ou expulsés ces derniers jours. "Nous appelons les autorités moldaves à assurer l'intégrité physique des journalistes, vu qu'ils sont dans l'exercice de leur métier", a indiqué le CRP dans un communiqué.
Le Club regrette en outre que depuis la décision, mercredi, de Chisinau d'introduire un régime de visas pour les Roumains, les journalistes de ce pays "ne sont plus autorisés à entrer en Moldavie, ce qui prive le public roumain d'informations" sur l'Etat voisin. "Il s'agit d'une attitude intolérable pour un pays qui affirme vouloir intégrer l'Union européenne", a poursuivi le CRP.
Selon les médias, au moins six journalistes travaillant pour deux chaînes roumaines de télévision ont été contraints de quitter la Moldavie jeudi. Vendredi, la télévision publique a annoncé être sans nouvelles depuis plusieurs heures de son correspondant à Chisinau.

Le président moldave Vladimir Voronine a accusé ces derniers jours la Roumanie d'être derrière les émeutes qui ont secoué son pays en début de semaine, avant d'affirmer vendredi disposer de "preuves" à cet effet. Bucarest, qui n'a pas encore réagi aux dernières déclarations de M. Voronine, avait qualifié d'"aberrantes" les accusations lancées auparavant.
Trois ONG ont pour leur part annoncé la création d'une "cellule de soutien" pour les journalistes qui travaillent en Moldavie, soulignant que ces derniers "craignent d'être arrêtés ou battus et que leur matériel soit détruit". L'Organisation des médias d'Europe du sud-est (SEEMO), basée à Vienne, a critiqué la décision des autorités moldaves de "limiter la liberté de mouvement des journalistes" et demandé une enquête sur les "entraves à la liberté d'expression".
Selon un communiqué cité par les agences roumaines, la SEEMO s'est déclarée "inquiète des agressions contre des journalistes" et a appelé à "identifier et punir les policiers" qui en sont responsables.
Et alors que les autorités moldaves ont fait état de l'arrestation ces derniers jours d'un "grand nombre" de ressortissants roumains, le ministère des Affaires étrangères a annoncé avoir mis en place un numéro de téléphone pour les personnes qui rencontrent des difficultés à contacter des proches se trouvant en Moldavie.
Soulignant qu'une demande officielle adressée à Chisinau de clarifier les informations sur les Roumains arrêtés est restée sans réponse, "le ministère invite tous ceux qui sont sans nouvelles de leurs proches à appeler le numéro" mis à leur disposition.

(©AFP / 10 avril 2009 17h34)

2 commentaires:

  1. Inquiétant! Stupéfiant qu'en 2009, on empêche encore les journalistes de faire leur métier. effrayant aussi parce que ces méthodes répressives s'étendent de plus en plus. Cuba, Chine, et maintenant Europe. Au rythme où cela va, dans quelques années de telles scènes se dérouleront sur le sol français.

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  2. En france c'est déja fait, de façon plus édulcoré, plus hypocrite surtout...lorsque qu'un journaliste retransmet une information dans toute sa globalité, il y a préjudice à l'interêt Général( forcément!) alors rien de surprenant en somme. la forme la plus connue de la servitude, c'est bien celle de baîllonner la liberté d'expression! on la relègue en voix de garage...ca fait tellement rêver "les droits de l'homme" My space world

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