MARTINA ET EMILE



Emile et Martina sont Slovaques. Je les croise souvent en allant travailler. Ils mendient quelques pièces, dans la même rue de Lille, chacun sur un trottoir. C'est comme ça depuis qu'ils sont arrivés en France, voilà près de deux ans. Comparés à d'autres, ils ont la chance d'avoir un ami qui les loge. "On a une petite pièce, une chambre et une cuisine, m'explique Martina. Il ne nous demande pas de loyer. Juste de l'argent pour le tabac et la nourriture."



Une chance pour ce couple qui ne parvient pas à trouver d'emploi. "On veut travailler", assure fermement Martina. En témoigne la même réflexion chaque fois que je dois les laisser pour me rendre au bureau. "Nous, toujours pas." Et qu'on ne les accuse pas d'abuser du système fraçais, hormis les piécettes qu'ils reçoivent des passants, ils ne touchent pas la moindre aide de l'Etat. "On n'est pas français, alors il faut qu'on travaille trois mois. Après RMI. Mais là, rien."



Ce qui m'étonne toujours, c'est le sourire qu'ils affichent continuellement. Assis par terre, une main tendue, le ventre creux, ils sourient.

1 commentaire:

  1. Naturaé-Humanitas9 avril 2009 à 07:25

    On ne les accuse de rien, moins encore d'abuser d'un système qui lui même est un prédicat envers ses propres concitoyens. ..Alors imaginez les conditions pour ceux qui songeaient trouver une terre d'asile au sein d'un pays inscrit dans la convention des Drois de l'homme?? La diginté n'est-elle pas un de ses fondements? devant laquelle s'édifie nos murs de rétention?(Calais)Si la mendicité est un délit (certe), Je me pose cette question? l'aumone ne serait-elle plus l'essence de la charité? La crise économique toucherait-elle nos valeurs? ce qui me tend à cette réflexion: finalement, que le plus indigent, est celui dont le coeur s'enserre au contacte de l'autre.
    Leurs sourires qu'ils nous tendent au fond, est une belle illustration de l'humilité.
    Continue nhed...

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