ASSOCIATION

L'AREAS devra bientôt décamper de son local de Moulins

mercredi 31.12.2008, 04:46 - La Voix du Nord

Depuis les prémices de leur arrivée dans la région, les Roms peuvent s'appuyer sur l'AREAS. Soutien pour les démarches administratives, domiciliation, distribution de vêtements... Mais à partir du 30 janvier, l'association ne disposera plus de son local du quartier de Moulins pour assurer les permanences.

C'est avéré, le 30 janvier, c'est au tour de l'Association régionale d'étude et d'action sociale auprès des gens du voyage (AREAS) d'être victime d'expulsion. Hébergée rue Herriot, près de la porte de Valenciennes, elle devra quitter les lieux où elle assurait jusqu'ici ses permanences pour les Roms. Son bailleur, l'association La Sassia, que nous ne sommes pas parvenus à contacter, a choisi de ne pas renouveler le bail.

Delphine Beauvais, membre d'AREAS, pense que le bailleur a fini par craquer « sous la pression et les coups de téléphone incessants des résidants de l'immeuble ». L'un d'eux, Mme Simoens, nous avait en effet contactés en juillet pour dénoncer « des problèmes d'hygiène ». S'appuyant, selon elle, sur le fait que les Roms « ne se lavent pas ». Du côté de la mairie de quartier de Moulins, on confirme avoir reçu des plaintes de la part de résidants de l'immeuble, mais « ne pas être favorable à ce qu'AREAS soit déménagée dans ces conditions ». Et de soutenir que « d'ordinaire, on s'occupe de reloger les associations ».

Marie-Christine Staniec, adjointe à la lutte contre les discriminations, soutient être en contact avec l'association et travailler conjointement « avec le conseil général pour trouver une solution ». Que le local soit déménagé dans un autre endroit de la ville n'a, pour l'élue, pas tellement d'importance. « Là ou ailleurs, ce n'est pas le problème. Il y a des Roms dans toute la ville. Et puis, l'AREAS a un autre local à Fives. » Un local, oui, mais pour gérer en cette période quelque « 200 familles », avance Delphine Beauvais. Si la structure est fermée entre les fêtes de Noël et nouvel an, elle continue d'assurer une permanence téléphonique et peut intervenir en cas d'urgence. Comme en 2007, où une jeune Rom avait perdu la vie dans l'incendie d'un entrepôt.

Une infirmière embauchée

Cette année, pas de situation aussi dramatique, mais d'importants problèmes de santé tout de même. « Pour se chauffer, les Roms mettent des poêles à charbon au milieu de la caravane. » Au-delà des émanations de gaz carbonique, « des enfants qui jouaient autour se sont brûlés au troisième degré ». L'infirmière recrutée à temps plein voilà deux mois n'est donc pas de trop. Elle ne fait pas de grands soins, « mais elle peut soigner les petits bobos. Surtout, elle fait de la prévention, du repérage et de la sensibilisation ». Un plus pour l'AREAS qui peine à gérer la population en cette période de grand froid. Les structures d'hébergement d'urgence étant complètes depuis des semaines. •

HEDWIGE HORNOY

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire